La sécurité sanitaire des aliments est un sujet d’intérêt global et contribue largement à la santé communautaire. Avec l’introduction de l’approche “One Health” (“une seule santé”) il est désormais évident que pour assurer une santé optimale pour les humains, les animaux et l’environnement, il est nécessaire de changer d’orientation de façon à ce que ces trois domaines soient considérés comme des domaines interconnectés et à bénéfices mutuels. L’approche “One Health” rassemble ainsi des membres de diverses disciplines pour travailler ensemble vers une planète plus saine. La garantie d’un haut niveau de contrôle en ce qui concerne les denrées alimentaires, les aliments pour animaux, la santé et bien-être animal, ainsi que la santé des végétaux, est depuis longtemps une priorité de la Commission Européenne et l’une des raisons du lancement de son programme de formation Better Training for Safer Food (BTSF, sigle anglais : Une meilleure formation pour des denrées alimentaires plus sûres) en 2006. Le dernier contrat BTSF à avoir été accordé à AETS porte sur l’organisation et la mise en œuvre d’activités de formation sur l’évaluation des risques liés aux microorganismes utilisés comme pesticides ou biocides. Au total, AETS organisera et mettra en œuvre six formations de trois jours axés sur l’évaluation des risques des microorganismes utilisés en tant que produits phytosanitaires et biocides. Les formations auront lieu à Bruxelles (Belgique), Valence (Espagne), Sofia (Bulgarie), Trim (Irlande) et Riga (Lettonie).
Le but des formations est de contribuer au développement d’expertise sur des méthodologies d’évaluations de risques pour des microorganismes destinés à des produits phytosanitaires, tels que les pesticides et les biocides. Le projet devra, dans la mesure du possible, harmoniser les procédures relatives à l’évaluation et à l’autorisation de ces microorganismes au sein de l’UE.
Les formations s’adresseront aux autorités des États Membres de l'UE impliqués dans l’évaluation des risques et la prise de décisions sur les substances actives et la protection des plantes et/ou les produits biocides dans le contexte des règlementations de l’UE. Durant la première phase (2 ans) la participation escomptée est d’environ 35 personnes pour chaque session de formation (6 sessions au total) totalisant 210 participants pour tout le programme de formation.
Un exemple bien connu de microorganisme utilisé en tant que produit de protection des plantes est le Bacillus thuringiensis (Bt). Ce microorganisme est présent naturellement dans l’intestin de divers types de chenilles, de papillons de nuit et de papillons, ainsi que sur la surface des feuilles, dans les environnements aquatiques, les matières fécales animales, les environnements riches en insectes, les minoteries et les installations de stockage des céréales. Il parasite également d’autres papillons de nuit. Pendant la sporulation, ne nombreuses souches de Bt produisent des protéines cristallines qui ont une action insecticide. Cette découverte a mené à leur utilisation en tant qu’insecticides et, plus récemment, à modifier génétiquement des cultures à l’aide de gènes de Bt, comme par exemple le maïs Bt. Les spores et les protéines insecticides cristallines produites par Bt ont déjà été utilisées pour contrôler les insectes ravageurs depuis les années 1920 et sont souvent appliqués sous forme de pulvérisations liquides. Ils sont aujourd’hui utilisés comme insecticides spécifiques sous des noms commerciaux tels que DiPel et Thuricide.