Le Liban a depuis longtemps une politique ouverte en ce qui concerne l’accueil des réfugiés, une tradition qui a façonné la population libanaise actuelle parmi laquelle une personne sur cinq est réfugiée. Malgré la guerre civile (1975-1990), le conflit avec Israël et la crise en Syrie, le Liban a réussi à progresser et à devenir un pays à revenu intermédiaire. Cependant, l’actuelle crise économique et financière que traverse le pays a des implications socio-économiques, et l’apparition de la pandémie de Covid-19 en 2020 a provoqué des difficultés économiques supplémentaires. Le confinement national, la fermeture des commerces et la hausse du chômage ont accentué le risque pour une partie importante de la population (libanaise et autre) de passer sous le seuil de pauvreté.

Compte tenu du passé du pays, le gouvernement du Liban a maintenu sa politique d’interdiction d’établissement de camps de réfugiés officiels. La majorité des réfugiés dans le pays – aujourd’hui essentiellement d’origine syrienne – vivent dans des quartiers où résident déjà des communautés d’accueil vulnérables. Malgré l’ouverture et le caractère accueillant du Liban à l’égard des réfugiés, qui sont souvent considérés comme des victimes de troubles chez eux, leur présence continue en raison d’une crise prolongée a mis à rude épreuve l’économie du pays et a conduit à une polarisation politique en ce qui concerne l’accueil de réfugiés.

Ces difficultés persistantes, désormais couplées à la crise de la Covid-19, entraînent la possibilité d’une reprise des conflits et tensions causées par une concurrence pour des ressources déjà très sollicitées, comme l’eau. Le secteur libanais de l’eau a longtemps manqué de ressources, et l’eau du pays a été consommé aux deux tiers, la moitié du système nécessitant des mises à niveau et un entretien. L’introduction d’environ 1,5 millions de réfugiés dans le pays a mis une tension inhabituelle sur les infrastructures d’approvisionnement en eau et de traitement des eaux usées du pays, augmentant la demande et contribuant à la mauvaise qualité des services.

En tant que ressource d’une importance capitale, la disponibilité et l’accès à un système d’approvisionnement en eau potable est considéré comme vital pour une bonne santé publique et peut stimuler la croissance d’un pays et par conséquent contribuer à la réduction de la pauvreté. Pour cette raison, l’Union Européenne (UE) a actuellement 16 projets, d’une valeur d’environ 130 millions d’euros, dans le domaine de l’eau et des eaux usées au Liban. AETS a remporté un contrat de trois ans pour aider la Délégation de l’Union Européenne (DUE) au Liban à suivre ces projets financés par l’UE dans le secteur de l’eau et des eaux usées. Plus précisément, l’équipe d’AETS effectuera un suivi régulier des projets en cours, en promouvant les objectifs de la Commission Européenne, à savoir : l’environnement et le changement climatique, une approche basée sur les droits, les personnes atteintes d’un handicap, les peuples autochtones et l’égalité des genres. Le suivi effectué par l’équipe d’AETS se traduira par des conseils et des recommandations concernant la mise en œuvre desdits projets pour garantir que ceux-ci soutiennent l’amélioration du secteur de l’eau au Liban.