Le Sierra Leone, pays d’Afrique occidentale, compte une population de 7,8 millions d’habitants sur une zone de 71.740 kilomètres carrés. Le pays a connu une croissance économique notable sur ces dernières années, et ce malgré les effets prolongés de la guerre civile qui a pris fin en 2002. Cette croissance économique, aidée par l’amélioration de la situation sociale et politique du pays a conduit à une augmentation du nombre de véhicules en circulation sur les routes. Localement, le réseau routier est le moyen de transport interne principal, permettant non seulement le transport de personnes, mais également de biens, tel que les produits agricoles et de la pêche qui contribuent au développement de l’économie.
Le réseau routier public du Sierra Leone totalise environ 11.300km, dont plus de la moitié (51%) sont des routes principales de gravier, desquelles 68% sont considérées comme étant en mauvais état. La qualité des routes est considérée largement en deçà des normes acceptables, principalement en raison d’une négligence prolongée et d’une absence de maintenance en grand partie imputable au manque de financement. Compte tenu de l’importance du réseau routier au Sierra Leone et des prévisions de croissance , laquelle se fait déjà ressentir par la quantité de véhicules sur les routes, cette question devrait continuer à s’aggraver. Un aspect important du réseau routier spécifique au Sierra Leone est l’utilisation de points de passage pour traversiers à câble à commande manuelle. Les routes où sont localisés ces traversiers sont d’une grande importance en raison du fait qu’elles servent de liens pour les personnes et les produits entre les districts, et même au niveau international, avec l’inclusion de deux routes internationales qui relient le Sierra Leone au Guinée et au Libéria.
Cependant, les traversiers à câble posent un double problème: ils ne sont pas opérationnels pendant la nuit, vu qu’ils sont tenus par des opérateurs de l’autorité routière locale, et sont pratiquement inutilisables pendant la saison des pluies. La saison des pluies provoque le gonflement des rivières, ce qui les rend plus rugueuses et dangereuses. Actuellement, les personnes empruntent des chemins longs et périlleux pour atteindre leur destination, ou recourent à l’utilisation de pirogues locales qui, malheureusement, ont par le passé provoqué blessures et accidents mortels.
Compte tenu de la situation actuelle, l’Union Européenne a décidé de financer l’étude de faisabilité et la préparation de dessins conceptuels de ponts aux divers points de passage des traversiers. L’implantation de ponts en remplacement des points de passage des traversiers vise à faciliter le commerce grâce au raccourcissement des parcours et à la fourniture d’un accès direct et continu toute l’année. Ce contrat a été attribué à AETS dans le cadre du Lot 2 du contrat-cadre en cours SIEA de la Commission Européenne. L’équipe comprendra sept membres, dont cinq (>80% de la puissance totale, incluant le chef d’équipe) contractés par AETS et deux par son partenaire, CARDNO. La durée prévue du projet est de huit mois et comprend une évaluation de l’impact social et environnemental.