La Guinée, pays d’Afrique de l’Ouest de 12,5 millions d’habitants, se classe parmi les pays les plus pauvres au monde, malgré son fort potentiel économique dans les secteurs des mines, de l’agriculture et de l’énergie. Face à la progression rapide de l’urbanisation, les villes de Guinée sont constamment confrontées à des enjeux économiques, sociaux, environnementaux et sanitaires qui exigent des investissements et des améliorations considérables dans le domaine des infrastructures basiques. Cependant, parmi toutes les villes guinéennes confrontées à ces défis, la capitale, Conakry, est la plus touchée. En 2017, Conakry abritait 40% de la population du pays et il est prévu que d’ici 10 ans, plus de la moitié de la population du pays résidera dans la capitale.

Parmi les nombreuses difficultés auxquelles Conakry est confrontée au niveau des infrastructures, la gestion des déchets solides se distingue comme étant particulièrement déficiente. Bien qu’il existe un système de ramassage de déchets, il ne couvre qu’une partie de la ville et certains quartiers ne

disposent pas de l’accessibilité adéquate pour permettre ce ramassage. De plus, le ramassage préliminaire des déchets (transport des déchets vers les sites de regroupement des déchets) est assuré par une poignée de PME via des tricycles motorisés ou à pied, et est entièrement financé par les utilisateurs du système, ce qui le rend encore moins accessible. Une fois sur les sites de regroupement des déchets, l’Agence Nationale pour l’Assainissement et la Salubrité Publique est responsable du transfert des déchets vers la décharge. Le système actuel est inefficace, compte tenu notamment du manque de ressources des PME et du manque de financement de la part des municipalités qui conduisent à des dysfonctionnements récurrents. Ces dysfonctionnements du système de gestion des déchets mènent inévitablement à une accumulation des déchets dans le milieu urbain, où une partie finit par être incinéré dans les rues à la proximité de résidences et des routes. Cette situation a de nombreux impacts négatifs pour l’environnement et pour les habitats eux-mêmes, à savoir la facilitation de la propagation des maladies et d’autres risques sanitaires, la pollution atmosphérique / des sols / des eaux, un risque accru d’inondation, des effets négatifs sur la biodiversité et une augmentation des émissions de gaz à effet de serre.

Divers programmes gouvernementaux ainsi que des projets de divers bailleurs de fonds ont eu lieu et d’autres sont actuellement en cours afin d’améliorer le système existant et de réduire les impacts susmentionnés. A ce titre, AETS, en tant que membre du consortium conduit par BURGEAP, avec Biotope Guinée et INSUCO, a récemment obtenu un contrat financé par l’Agence Française de Développement (AFD) pour réaliser des études de faisabilité sur un projet proposé visant à améliorer le milieu urbain des municipalités de Conakry en structurant le système de gestion de déchets solides en aval. Depuis avril 2018, un projet a été mis en œuvre dans le but de professionnaliser et institutionaliser le ramassage et la valorisation des déchets solides. En étroite collaboration avec cet appui au mécanisme de gestion des déchets, le consortium réalisera différentes études, y compris, mais sans s’y limiter : une étude de faisabilité de la décharge ; le potentiel de biogaz et de valorisation énergétique des déchets ; favoriser les rôles positifs des alternatives technologiques améliorées face aux défis du changement climatique (atténuation et adaptation) ; une analyse des impacts du projet sur la biodiversité ; une évaluation des risques et une conception simplifiée d’une décharge aménagée ; un appui global au cadre institutionnel et de gouvernance.